Adolescent, Daniel est déporté à Babylone avec ses compagnons Ananias, Azarias et Misaël. Par leur sagesse, ils gagnent la confiance du roi de Babylone Nabuchodonosor. Daniel devient fonctionnaire de cour et interprète les songes du roi. Sa réputation lui permet de continuer son activité après la prise de Babylone par les Mèdes et les Perses en 539 avant l’ère chrétienne.

Le roi mède Darius apprécie ses conseils perspicaces mais des ennemis le font tomber en disgrâce et le monarque est contraint de le jeter en pâture aux lions. Fidèle à sa foi, il écarte miraculeusement le supplice et se voit gracié.

Ses interprétations sont dignes de remarque : l’explication des songes de Nabuchodonosor, la démonstration de l’innocence de la veuve Suzanne, la vision du Messie, la théorie sur la succession des empires.

Ézékiel est un prêtre du temple de Jérusalem. Il fait partie des Israélites déportés à Babylone en 597 avant Jésus-Christ. Environ quatre ans plus tard, Dieu l’appelle à devenir son prophète.
Le livre d’Ézéchiel s’ouvre sur une vision grandiose et saisissante du prophète : celle du «char de Yavhé» quittant le Temple dans un grand déploiement de splendeur (Ézéchiel 1, 4-28). Ce char de Yavhé est composé de quatre Vivants – que la tradition chrétienne assimilera aux quatre évangélistes – d’Anges aux ailes déployées, de feu, d’éclairs, d’animaux et de pierres précieuses. Il repose sur quatre roues démesurées qui lui donnent une étrange mobilité. Même si la vision de ce «char de Yavhé» reste obscure, le sens général en est parfaitement clair : la présence de Dieu n’est pas attachée à un lieu déterminé, elle accompagne les Juifs fidèles dans leur exil.
Cette vision fait partie du trésor de la mystique juive. Elle sera employée au 1er siècle par les savants juifs pour comprendre comment survivre après la destruction du second Temple par Titus. Yohannan Ben Zakkai, fondateur du judaïsme rabbinique en sera, avec bien d’autres un adepte fervent. On retrouvera ce thème du «voyage céleste» dans la Kabbale.

Ézéchiel est ensuite conduit par Dieu lui-même dans un étonnant voyage initiatique et prophétique qui lui permet de voir les abominations et les infidélités du peuple élu. Il a été sacrilège, idolâtre, meurtrier, désormais Dieu le délaisse (chapitres 4 à 24). Quant aux nations, tout aussi infidèles, elles ne sont pas en reste en fait de jugement et d’annonce de châtiments (chapitres 25 à 32).

Pourtant, un espoir demeure pour Israël (chapitres 33 à 48) : l’Alliance ancienne doit être remplacée par une Alliance éternelle et nouvelle plusieurs fois annoncée (16, 60 ; 23, 26). Mais Israël n’y aura aucun mérite. Il s’agira d’un pur don de Dieu (16, 61-63). Le Messie annoncé par Ézéchiel ne sera plus un roi mais un berger. (34, 23) Il ne s’agit plus de l’annonce d’une théocratie mais de la mise en avant du rapport personnel de l’homme avec son Dieu, seul source de salut. C’est ainsi qu’apparaissent deux thèmes tout à fait nouveaux : celui de la rétribution personnelle et celui du renouvellement intérieur : «J’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair». (36, 26).

Cette spiritualisation de la foi d’Israël est le grand apport d’Ézéchiel. Elle ouvre la voie au Judaïsme moderne et au christianisme. Jésus est le bon pasteur annoncé par le prophète et il annonce le culte «en esprit et en vérité» dont Jésus parlera à la Samaritaine.»

le sentier de la croix glorieuse

Les Chemins vers Dozulé