02 – Le 3 mars 1946 — Dimanche de Quinquagésime : C’est le seigneur qui nous a faits ! nous sommes son peuple céleste. | Le Livre d’Azarias — Maria Valtorta

Azarias dit :

« Viens, comprenons ensemble la liturgie d’aujourd’hui.

Pense, mon âme, que le seigneur agirait toujours de la sorte, même si les hommes t’excluaient de ce qui est la vie de la communion des saints sur terre : il te nourrirait de sa Parole, qui est absolution et communion, chrême et viatique, qui est tout pour ceux qui vivent en lui.

Aujourd’hui encore je te la ferai goûter, à toi, comme porte-parole, pour ta mission. Écoute l’introït. Oh ! En vérité, il est le roc et le refuge de ceux qui l’aiment. Il l’est encore davantage pour ceux qui, pour être à son service d’une manière spéciale, sont exposés comme une citadelle ou un palais où habitent le roi et ceux qui lui sont très fidèles, aux assauts des ennemis du roi, c’est-à-dire aux assauts de ceux que les sens, l’orgueil et d’autres misères rendent ennemis de la Lumière. Les vagues de Satan et des hommes charnels sont toujours lancées contre les roches de dieu. Mais écoute, mon âme, ce par quoi ces roches sont défendues : par le saint Nom de Dieu. Ce nom, qui veut dire amour et salut, te sera une défense, un guide, il sera ton réconfort. Par chacune de tes actions, inscris ce très saint nom sur tout ton être et ne crains pas.

Comme une bande de lions et autres fauves, le Mal, dans ses diverses manifestations, voudra te livrer bataille et en viendra même à te fouetter extérieurement comme avec des lames furieuses ; mais il sera détruit parce que, là où est dieu, l’Ennemi ne peut prévaloir.

Écris le très saint nom par toutes tes actions. La lumière de ce nom te guidera comme l’étoile qui indique la voie à suivre au troupeau en transhumance et le conduit aux bons et toujours meilleurs pâturages, c’est-à-dire à ceux qui ne sont pas seulement science et sagesse, prophétie et générosité matérielle, mais sont charité, charité vraie ; celle-ci ne doit pas être confondue avec l’aumône faite de mauvaise grâce ni avec l’esprit prophétique utilisé avec orgueil au point de pousser le seigneur à le retirer, ni l’union apparente à dieu alors qu’il n’y a qu’égoïsme de la chair et de l’esprit.

Tu entends, tu entends ? Les prophéties passeront… mais la charité restera après la fin de toutes choses, qu’elles soient humaines, matérielles ou morales. Même la foi et l’espérance prendront fin quand tout ce qui est à croire ou à espérer sera accompli. La charité, elle, demeurera, éternelle comme dieu. Penses-y, mon âme ! Ce que tu vois et connais te semble si beau que tu en es étourdie. Je pourrais t’obtenir une compréhension, une extension visuelle et auditive encore plus vaste afin d’augmenter ta joie au milieu des tribulations de ton immolation. Mais ce serait toujours une connaissance relative. Même dans les choses humaines, tu sais que l’on ne peut pas forcer une chaudière, par exemple, un engrenage et ainsi de suite, au-delà d’une certaine limite, sans quoi l’expérience devient une destruction. Il en va de même en ce qui concerne les choses extraordinaires : on ne peut obtenir le maximum, le tout, parce que l’homme ne pourrait résister à un seul instant de complète connaissance, de parfaite vision du ciel et de ses divins mystères.

En revanche, lorsque l’âme ne sera plus comprimée, limitée, lorsque ses capacités ne seront plus puériles, mais que, au contraire, nourrie de charité elle sera parvenue à l’âge parfait, alors l’esprit de l’homme connaîtra l’Inconnaissable : face à face.

Oh ! Hosanna à la vision béatifique du Dieu un et trine !

Âme, mon âme, après avoir adoré dans un élan de joie, moi en voyant et toi en pressentant la vision ineffable, levons la tête et chantons, moi avec jubilation en tant qu’ange témoin du prodige de dieu, toi avec l’humilité qui seule maintient le don :

“ C’est lui qui nous a faits. Nous ne nous sommes pas faits nous-mêmes. Nous sommes son peuple, le troupeau qu’il conduit. ”

Ne sais-tu pas que, nous, les anges de dieu, n’avons de cesse de nous dire en laissant éclater notre joie :

“ C’est le seigneur qui nous a faits ! nous sommes son peuple céleste, le troupeau guidé par sa main avec lumière et charité ” ?

Or il en est également ainsi pour les hommes. Et ce en particulier pour ceux que dieu a placés comme pont entre lui et l’humanité, ceux qu’il a formés d’une façon particulière et qu’il conduit avec des lumières et des vérités spéciales, pour faire d’eux un miel suave de connaissances éternelles au bénéfice de la vie des autres âmes.

Offrons. Je t’offre, tu t’offres, en union avec le Christ, victime offerte pour le salut de tous.

“ Enseigne-moi à faire ta volonté. ”

C’est l’humble prière de la grande victime, mais c’est aussi l’humble prière des petites victimes qui sont généreuses bien que faibles.

“ Enseigne-moi à faire ta volonté. Enseigne-moi à vivre, enseigne-moi à souffrir, enseigne-moi à obéir, enseigne-moi à mourir : d’abord à moi-même, puis à tout ce qui pourrait me séduire et ressusciter le moi humain. Enseigne-moi afin que ‘les paroles de ta bouche que j’ai répétées pour tous’ naissent en premier lieu dans le champ de mon cœur, prospèrent et donnent des fruits de vie éternelle sans que les oiseaux, les épines, l’ivraie, le chiendent et les passants ne détruisent ce qu’en moi tu as semé. ”

Vous pouvez être appelés greniers du seigneur ou ses porte-parole, greniers mystiques auxquels celui qui a faim peut venir se nourrir. Te souviens-tu de Joseph, le fils de Jacob ? En prévision de la pénurie il fit entreposer dans les greniers le surplus des moissons et sauvegarda ces récoltes avec grand soin des insectes, des rongeurs et des voleurs qui accourent toujours là où ils peuvent nuire. Une fois venues les sept années de disette, les Egyptiens ne moururent pas de faim parce que les greniers de Joseph furent ouverts, et même des étrangers purent venir prendre du grain là où sa prévoyance l’avait recueilli.

Maintenant encore, que de pénuries pour les âmes affamées ! Voici qu’elles augmentent, et les âmes auront toujours plus faim. Alors le seigneur entasse le grain dans ses greniers, pour le donner à qui a faim.

Soyez cependant vigilants, vous les greniers de dieu, que les insectes, les rongeurs et les voleurs ne mettent pas la main sur ce trésor ! Comme des sentinelles vigilantes et infatigables, vous devez accueillir et conserver ce que le seigneur verse en vous pour vous nourrir afin que l’on puisse dire :

“ Ils mangèrent et furent totalement rassasiés, le seigneur leur accorda ce qu’ils désiraient, il ne les frustra pas de leurs saints désirs. ”

Oui. Si les âmes appelées à une voie extraordinaire sont fidèles, c’est cela que Dieu leur réserve. Et elles, comme des plantes grasses, grandiront et donneront l’aliment dont elles se sont nourries, un aliment aimé non pas tant parce qu’il est un don particulier que parce qu’il est moyen de nourrir, sauver et sanctifier ses frères. La charité doit être comme le vêtement naturel de celui qui est nourri par dieu. Cette charité remercie dieu de son don en disant :

“ Venez, frères ! Venez et mangez ! Goûtons ensemble au repas de dieu. ”

Bénissons le seigneur ! réponds :

“ Grâces soient rendues à dieu. ”

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit. »



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