7. Jรฉsus dit… Mes martyrs ont possรฉdรฉ la Sagesse | La force des martyrs (1/3)
โน ๐ Les Cahiers de 1943 : Maria Valtorta | Le 02 mars 1944
Jรฉsus dit :
ยซ Mes martyrs ont possรฉdรฉ la Sagesse, et mes confesseurs รฉgalement. Tous ceux qui mโont aimรฉ rรฉellement et ont pris cet amour comme but de leur vie lโont possรฉdรฉe.
Cela nโapparaรฎt pas aux yeux du monde. Au contraire, รชtre juste semble de la faiblesse, quelque chose de dรฉpassรฉ. Comme sโil y avait eu des changements, au cours des siรจcles, dans les rapports entre Dieu et les fidรจles.
Non. Si jโai attรฉnuรฉ la rigueur de la Loi mosaรฏque et si je vous ai donnรฉ des ressources dโune puissance incalculable pour vous aider ร mettre la Loi en pratique et ร atteindre la perfection, cela ne change pas votre devoir de respect et dโobรฉissance au Seigneur votre Dieu. Sโil est devenu bon au point de se donner lui-mรชme pour vous rendre bons, vous devez lโรชtre encore plus, au lieu de dire :
โCโest ร lui de penser ร nous sauver. Nous, prenons du bon temps. ยป
Cela nโest pas de la sagesse : ce nโest que stupiditรฉ et blasphรจme. Cโest la sagesse du monde โ autrement dit rรฉprรฉhensible โ, et non la sagesse divine.
Mes martyrs furent sages de maniรจre divine. Ils ne se sont pas dits, comme lโimpie : ยซ Profitons du temps prรฉsent car il ne revient pas, et la mort met un point final ร toute joie. Pour cela, faisons de lโabus de pouvoir un droit ; ainsi, en extorquant aux faibles et aux bons ce quโil nโest pas permis dโextorquer, amassons de quoi nous remplir les poches pour ensuite nous remplir le ventre et assouvir la concupiscence de la chair et de lโesprit.
ยซ Ils ne se sont pas dit, comme lโimpie :
ยซ รtre juste est un sacrifice et cela demande des efforts. En outre, la vue du juste est une rรฉprobation. Dรฉbarrassons-nous donc de lui, car sa justice nous rappelle Dieu et nous reproche notre vie bestialeโฆ
Au contraire, mes martyrs ont renversรฉ la thรฉorie du monde et ont voulu uniquement suivre celle de Dieu. Cโest pourquoi le monde les a mis ร lโรฉpreuve, il les a outragรฉs, torturรฉs, tuรฉs dans lโespoir dโรฉbranler leur vertu. Dans sa sottise, il ignorait que chaque coup assรฉnรฉ pour effriter leur รขme รฉtait semblable ร un marteau qui les faisait pรฉnรฉtrer en moi et moi en eux, en un amour de fusion parfait. Cโรฉtait au point que, dans les prisons ou les cirques, ils รฉtaient dรฉjร au Ciel et me voyaient comme ils me verraient pour lโรฉternitรฉ bienheureuse une fois passรฉ lโinstant de la souffrance et de la mort.
Ils nโรฉtaient pas morts, pas dรฉtruits, pas torturรฉs, pas dรฉsespรฉrรฉs.
Le travail de lโenfantement nโest ni mort, ni destruction, ni torture ni dรฉsespoir : cโest au contraire une vie qui en engendre une autre, un dรฉdoublement de la chair qui รฉtait une et devient deux, une satisfaction, lโespรฉrance dโรชtre mรจre et dโobtenir de cette maternitรฉ des joies indescriptibles tout au long de sa vie. De la mรชme maniรจre, leur souffrance รฉtait pour eux, espรฉrance, sรฉcuritรฉ, vie qui les rendaient bienheureux.
Le monde ne pouvait comprendre ces saints insensรฉs dont la folie รฉtait dโaimer Dieu le plus parfaitement possible pour une crรฉature : ils se rendaient volontairement stรฉriles puisque leurs seules noces รฉtaient avec moi dans ma divinitรฉ, ils devenaient des eunuques qui, par amour spirituel, amputaient leur sensualitรฉ humaine et vivaient chastes comme des anges. Le monde ne pouvait comprendre ces fous sublimes, bien conscients des douceurs du lit de noces et dโune descendance, qui savaient cependant y renoncer et voler vers les tortures aprรจs sโรชtre volontairement dรฉchirรฉ le cลur par lโabandon de leurs enfants et de leur รฉpoux, par amour de moi, leur amour.
Or le monde a รฉtรฉ sauvรฉ par eux. Si vous รชtes devenus les bรชtes sauvages que vous รชtes aprรจs de tels exemples et un tel bain de sang purificateur, que seriez-vous devenus, et ร partir de quand, sans la gรฉnรฉration sainte et bรฉnie de mes martyrs ? Ils vous ont empรชchรฉ de vous prรฉcipiter en Satan bien avant le moment oรน vos convoitises se sont รฉveillรฉes. Ils vous invitent encore ร vous arrรชter et ร vous remettre sur le bon chemin en dรฉlaissant la mauvaise pente. Ils vous disent des paroles de salut.
Ils vous les disent par leurs blessures, par leurs actes de charitรฉ, par ce quโils ont rรฉpliquรฉ aux tyrans, par le souci de leur pudeur, par leur patience, leur puretรฉ, leur foi et leur constance. Ils vous disent quโune seule science est nรฉcessaire : celle qui provient de la sagesse divine.
Plus sages encore que Salomon, ils prรฉfรฉrรจrent cette sagesse ร tous les trรดnes et richesses de la terre. Pour lโobtenir et la conserver, ils dรฉfiรจrent persรฉcutions et tortures et embrassรจrent la mort pour ne pas la perdre. Ils lโont aimรฉe plus que la santรฉ et que la beautรฉ. Ils ont voulu la prendre comme lumiรจre, car son รฉclat provient directement de Dieu, et la possรฉder signifie anticiper pour lโรขme la Lumiรจre bรฉatifique du dernier jour.
Ils lโont apprise avec droiture de cลur et, par charitรฉ, ils la communiquรจrent ร leurs ennemis eux-mรชmes. Ils nโeurent pas peur dโen รชtre privรฉs en en faisant part aux foules qui en รฉtaient privรฉes. En effet, cโest la Sagesse, vivante en eux, qui les instruisait que ยซ donner, cโest recevoirโ et que, plus ils distribuaient les eaux cรฉlestes que la Source divine rรฉpandait en eux, plus ces eaux augmentaient jusquโร les remplir comme les calices dโune sainte messe consommรฉe pour le bien du monde par le Prรชtre รฉternel.
Le sage roi รฉnumรจre les dons de la Sagesse dont lโesprit est intelligent, saint, unique, multiple, subtilโฆ mais toutes ces qualitรฉs, mes martyrs les ont possรฉdรฉes. Ils avaient en eux ce que Salomon appelleย :
ยซ un effluve de la puissance de Dieu, une รฉmanation toute pure de la gloire du Tout-Puissant ยป.
Cโest pourquoi ils reflรฉtaient Dieu comme personne au monde, ils reflรฉtaient Dieu en ses qualitรฉs et moi, le Christ-Sauveur, en mon holocauste.
Oh ! Comme lโon pourrait mettre sur les lรจvres de chaque martyr les mots de Salomon qui proclame avoir aimรฉ et recherchรฉ la Sagesse dรจs sa jeunesse, et lโavoir voulue pour รฉpouse, maรฎtresse et richesse ! Comme vous pouvez bien le penser sans crainte dโerreur, la priรจre pour obtenir la Sagesse a fleuri sur leurs lรจvres, celle-lร mรชme qui avait fleuri sur les lรจvres de Salomon
Vous, que la cupiditรฉ de la chair a fait reculer dans des tรฉnรจbres paรฏennes bien plus profondes que celles auxquelles mes martyrs ont apportรฉ la Lumiรจre, combien vous devriez aimer la Sagesse, la dรฉsirer, et prier pour quโelle vous soit accordรฉe comme guide dans vos entreprises individuelles ou collectives !
Car alors vous ne seriez plus ce que vous รชtes : des maniaques cruels qui vous torturez les uns les autres, perdant ainsi vie et substance, deux choses auxquelles vous tenez, ainsi que le salut de votre รขme, ce ร quoi je tiens, moi qui suis mort pour assurer le salut de votre รขme.
โCโest par la Sagesse, dit Salomon, quโont รฉtรฉ rendus droits les sentiers de ceux qui sont sur la terre, ainsi les hommes ont รฉtรฉ instruits de ce qui te plaรฎt. ยป
Souvenez-vous-en. Sachez que seul votre bien plaรฎt ร Dieu, rien dโautre. Par consรฉquent, si vous le connaissez et suivez cette voie qui lui plaรฎt, vous vous ferez du bien ร vous-mรชmes, sur la terre comme au Ciel. ยป
La force des martyrs
Recueil conรงu, rรฉalisรฉ et mis en perspective par Franรงois-Michel Debroise et Benoรฎt de Fleurac. Prรฉface de Vรฉronique Lรฉvy โQuinze contemplations, retranscrites parmi toute lโลuvre de Maria Valtorta sont rassemblรฉes au cลur de ce recueil, la force des martyrs. Le Seigneur lui rรฉvรฉla que toutes ces vies semรฉes รฉtaient oblations dโamour unies intimement ร la Sienne ; que leur sang dispersรฉ allumait tel un feu sur la terre, lโรฉvangile de la Foi. Les saints innocents, Etienne, Phรฉnicule, Pรฉtronille, Irรจne, Flore, Justine, Valentin et tant dโautres noms, oubliรฉs parfois, sโy entrelacent en un chapelet de lys tressรฉs au Corps et au Sang du Christ : hosties immolรฉes dans lโHostie. Maria Valtorta les voit, les entend : aimer, vivre, souffrir et mourirโฆ Le sang des martyrs fรฉconda lโEglise naissante et balbutianteโฆ lโEglise militante, souffrante et triomphanteโฆโ (de la prรฉface de Vรฉronique Lรฉvy)