07. La Force des Martyrs (3/3) : Les vertus hรฉroรฏques des saints. | Jรฉsus dit… ร  Maria Valtorta

โŸน ๐Ÿ“– Les Cahiers de 1943 : Maria Valtorta | Le 11 juin 1944

Jรฉsus dit :

ยซ Au niveau spirituel, toute pensรฉe humaine doit mourir. Cโ€™est trรจs difficile. Cโ€™est pourquoi lโ€™on qualifie dโ€™hรฉroรฏques les vertus des saints, et les saints sont si rares parce que les hรฉros sont rares.

Dโ€™ailleurs cet hรฉroรฏsme est plus grand, plus complexe et surtout plus long que lโ€™hรฉroรฏsme humain, qui nโ€™est quโ€™un รฉpisode dans la vie dโ€™un homme, alors que le premier reprรฉsente la vie mรชme dโ€™un homme.

Lโ€™hรฉroรฏsme dโ€™un homme concerne lโ€™acte imprรฉvu qui se prรฉsente et qui ne laisse pas le temps ร  la chair dโ€™exprimer ses voix peureuses. Mรชme si lโ€™homme ne sโ€™en rend pas compte, son hรฉroรฏsme sโ€™appuie toujours sur deux bรฉquilles : un caractรจre impulsif et le dรฉsir de louange.

Celui du saint nโ€™est pas un acte improvisรฉ : il prend la vie, toute la vie. Du matin au soir et du soir au matin, dโ€™un mois sur lโ€™autre, dโ€™une annรฉe sur lโ€™autre, quโ€™il fasse froid ou quโ€™il fasse chaud. Cela inclut le travail, le prochain, le repos, la souffrance, les maladies, la pauvretรฉ, les deuils comme les offenses. Cโ€™est un collier auquel chaque minute ajoute une perle, une perle qui sโ€™est formรฉe ร  partir des larmes, de la patience, de la fatigue. Cet hรฉroรฏsme ne tombe pas du ciel, comme une manne. Cโ€™est en vous quโ€™il doit naรฎtre, en vous seuls. Le ciel ne vous donne pas davantage quโ€™aux autres. Le monde, lui non plus, ne vient pas ร  son aide. Il le combat plutรดt et sโ€™y oppose de mille maniรจres.

Il est vrai que ce combat est le meilleur facteur de formation, puisque le cล“ur de cet hรฉroรฏsme consiste ร  supporter le monde avec patience et ร  lโ€™aimer pour la haine quโ€™il vous porte ; cโ€™est autour de lui que sโ€™unissent des cellules de patience dans la faim, la soif, le froid, le chaud, les nuits sans repos, les maladies, la pauvretรฉ ou les deuils. Mais le principal est toujours de supporter le monde et de lโ€™aimer surnaturellement.

Aucune pensรฉe humaine, mais lโ€™amour de Dieu uniquement, lโ€™intรฉrรชt de Dieu uniquement : voilร  comment pense le hรฉros de lโ€™esprit, voilร  comment agit celui qui vit en รฉquilibre spirituel.

Moi ? Que suis-je donc ? Mes souffrances ? Mes fatigues ? Ma pauvretรฉ ? Les ennuis qui me viennent du voisin ? Cela ne compte pour rien.

Ce qui compte, cโ€™est Dieu. Je me sers de toutes choses pour lui, et je suis heureux de les avoir car cโ€™est par elles que je peux aimer Dieu, non pas pour quโ€™il me prรฉserve mais par pur amour, je peux servir Dieu en utilisant cette monnaie pour sauver les autres et donc agir dans lโ€™intรฉrรชt de Dieu.

Crois-tu, Maria, que je ne souffre pas de devoir vous faire baigner ainsi dans la souffrance, vous que jโ€™aime par-dessus tout ?

Crois-tu que, si je le pouvais, je ne voudrais pas vous donner toute joie pour la joie que vous me procurez ?

Mais, pour sauver le monde, il nโ€™est pas dโ€™autre moyen que la douleur. Moi-mรชme, qui suis Dieu, je nโ€™ai trouvรฉ que celui-ci pour รชtre le Sauveur. La joie deviendra Joie pour vous. Mais ce sera dans lโ€™autre vie. Ici, elle nโ€™existe pas pour vous, mes chรจres victimes que jโ€™aime. Ici, vous possรฉdez ma paix, lโ€™union ร  moi et mon amour.

Des joies spirituelles, mais rien pour la chair. Pour elle, vous nโ€™avez que de la souffrance. En outre, cela ne suffit jamais, puisque lโ€™erreur ne cesse de croรฎtre. Vous รชtes les rรฉparatrices des erreurs et vous ne pouvez prendre un instant de rรฉpit, car lโ€™Ennemi continue ร  dรฉtruire, si bien quโ€™il faut continuer dโ€™รฉdifier pour garder au monde un aspect humain, et pas complรจtement satanique.

Le Christ, au Ciel, ne pleure plus. Mais il souffre encore car, sโ€™il est Dieu, il est รฉgalement Homme et il a un cล“ur. Or de quoi souffre mon cล“ur, qui est parfait dans ses passions ? De se voir mal aimรฉ et de voir souffrir, de devoir laisser souffrir ceux qui lโ€™aiment et ceux quโ€™il aime.

Oh ! Comme je souffre de vous voir souffrir pour accomplir en vous la rรฉdemption de lโ€™homme ! Comme jโ€™en souffre ! Mais, ร  chaque palpitation de douleur qui rรฉpond ร  votre douleur, jโ€™unis un don pour le Ciel. Pour votre Ciel. Cโ€™est le vรดtre. Vous le conquรฉrez heure par heure, et il vous attend.

Oh ! Que de splendeurs vous sont destinรฉes ici !
Oh ! Quel amour vous attend !
Oh ! Comme je suis impatient de vous les offrir !
Lรจve les yeux et vois. Parmi les mille splendeurs de ce que tu as mรฉritรฉes, la Face de ton Dieu resplendit pour toi et te sourit. Elle te bรฉnit aussi.
Oui, je te bรฉnis. Va en paix. ยป

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La force des martyrs

Recueil conรงu, rรฉalisรฉ et mis en perspective par Franรงois-Michel Debroise et Benoรฎt de Fleurac. Prรฉface de Vรฉronique Lรฉvy โ€œQuinze contemplations, retranscrites parmi toute lโ€™ล“uvre de Maria Valtorta sont rassemblรฉes au cล“ur de ce recueil, la force des martyrs. Le Seigneur lui rรฉvรฉla que toutes ces vies semรฉes รฉtaient oblations dโ€™amour unies intimement ร  la Sienne ; que leur sang dispersรฉ allumait tel un feu sur la terre, lโ€™รฉvangile de la Foi. Les saints innocents, Etienne, Phรฉnicule, Pรฉtronille, Irรจne, Flore, Justine, Valentin et tant dโ€™autres noms, oubliรฉs parfois, sโ€™y entrelacent en un chapelet de lys tressรฉs au Corps et au Sang du Christ : hosties immolรฉes dans lโ€™Hostie. Maria Valtorta les voit, les entend : aimer, vivre, souffrir et mourirโ€ฆ Le sang des martyrs fรฉconda lโ€™Eglise naissante et balbutianteโ€ฆ lโ€™Eglise militante, souffrante et triomphanteโ€ฆโ€ (de la prรฉface de Vรฉronique Lรฉvy)

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