1ère apparition ( 28 mars 1972 ) : La Croix du Seigneur. | Apparitions de Jésus-Christ à Dozulé 🇨🇵

Cahier n° 2

J’ai écrit un premier cahier que j’ai confié à Monsieur le Curé. J’écrivais, dans ce cahier, ce dont Dieu est capable de changer une âme, un esprit souillé par le péché. Cet esprit, c’était le mien. Et je disais, dans ce cahier, que je ne désirais qu’il ne soit lu qu’après ma mort seulement. Car ce n’est pas pour me faire connaître au monde que je l’ai écrit (mon nom n’est rien), mais seulement pour faire connaître à ceux qui le liront la puissance de Dieu.

Mais aussi je ne pensais pas que, deux ans plus tard, je devais écrire un deuxième cahier. Dans ce premier cahier, je disais ce qui s’était passé en moi depuis le 12 avril 1970.

Depuis que Jésus m’a manifesté sa présence, à la suite d’une communion, depuis ce jour merveilleux qui, d’un seul coup, avait transformé toute ma vie, depuis ce jour, Dieu, Jésus, l’Esprit Saint, en un mot la Sainte Trinité, voici toute ma raison de vivre, tout mon espoir.

La présence qu’il me manifeste non seulement après chaque union au Corps du Christ, mais à chaque instant de ma vie, c’est pour moi quelque chose de merveilleux inexplicable. Tout mon être est dans la joie. Je ne vis que pour lui, que par lui, qu’en lui, Jésus, ce Jésus d’amour qu’auparavant je doutais l’existence.

J’étais cependant croyante, mais ma foi était bien faible ; et puis ma vie n’avait aucun intérêt. La vie était parfois lugubre : cinq enfants à élever, souvent le manque d’argent.

Mais si vous saviez, depuis ce 12 avril 1970, pour moi c’est la résurrection, résurrection de mon esprit, de mon âme. Depuis ce jour merveilleux, depuis que Jésus est toujours avec moi, les soucis matériels se sont envolés, comme dans un nuage.

L’amour spirituel, la joie spirituelle est la plus forte. Cette paix intérieure que je possède depuis des mois s’élève au-dessus de tout ce qui existe sur cette terre.

Cet enthousiasme est si grand que je me sens transportée, soulevée pour faire tout ce que Dieu me demande. L’Esprit Saint me guide, me fait agir. Je me laisse conduire comme une enfant que guide sa maman. Je me sens guidée et protégée par l’Esprit Saint. Et dans ce cas, il n’y a plus aucun souci matériel ; car soi-même, on ne se sent capable de rien ; c’est Jésus qui guide nos pas. Et cela fait tout mon bonheur.

Malgré mon mari, mes enfants, ma mère, j’aime à me retrouver seule, chaque fois que je me sens attirée par une force irrésistible, l’Esprit Saint, chaque fois qu’il me le demande, ne serait-ce que quelques secondes, je sens la présence de Jésus. C’est quand je suis seule que je sens la présence ; ensuite je retourne à mon travail.

Oh ! Qu’il est doux de se sentir possédé par Jésus. Tout mon bonheur est là.

Il m’arrive même très souvent, la nuit, de me lever pour prier. Je pense aux souffrances des pauvres gens, et j’implore la Sainte Vierge d’avoir pitié de ceux qui souffrent, en lui disant cette prière :

« Vierge Sainte, au milieu de vos jours glorieux, n’oubliez pas les tristesses de la terre (etc). »

Et mon mari qui travaille dans une usine depuis vingt ans, une semaine sur deux, il part à 4h30 du matin. Ce moment-là, je me lève, j’ouvre ma fenêtre. Quand on voit les étoiles, j’admire la création de Dieu, l’immensité. Ce moment-là de la nuit, tout est calme. Je me sens plus près de Dieu. C’est surtout la nuit qu’il faut prier.

Et à chaque fois que je sens sa présence si près de moi, je dis cette prière à la Sainte Trinité. Cette prière est d’une grandeur, puisqu’elle s’adresse au plus grand, au plus merveilleux de tout ce qui existe, puisque tout ce qui existe, c’est par lui que tout a été fait : La Sainte Trinité.

La voici cette prière, qu’il est bon de dire souvent ; le Seigneur sera plus près de vous :

« Trinité Sainte, Dieu seul en trois personnes, je sais que vous êtes ici présent. Je vous adore avec l’humilité la plus profonde. Et tous les jours de ma vie, je vous rendrai les actions de grâces qui sont dues à votre Souveraine Majesté. Amen. »

 

Semaine Sainte 1972. (1ère apparition)

Comme l’année précédente, je dois la vivre pleinement, avec le Christ, cette Semaine Sainte, la semaine où il a tant souffert pour sauver le monde entier. Je voulais la vivre avec lui, pour lui, plus encore que d’habitude.

Combien de fois je supplie Jésus de donner à ceux qui m’entourent, mais surtout à tous ceux qui communient avec moi le dimanche, plus de foi, plus d’amour.
Que mes minimes sacrifices amènent une âme à Dieu. Après chaque union avec Jésus, je demande à Dieu, par cette prière toute simple, qui m’est venue comme ça, du fond de mon cœur, de mon esprit, car c’est avec foi que je demande ceci à Dieu, après chaque communion, cette petite prière :

« Mon Seigneur et mon Dieu, faites connaître à tous ceux qui vous reçoivent dans la sainte Communion la joie spirituelle que vous m’avez donnée. Qu’ils puisent comme moi dans chaque communion les joies réelles de votre présence. »

 

« Faites connaître à tous ceux qui reçoivent la sainte Hostie, cet amour merveilleux qui remplit tout mon être, cette douceur inexplicable, que je possède depuis des mois. »

 

« Que tous ceux qui vous reçoivent avec moi éprouvent autant d’amour et d’enthousiasme pour mon Seigneur Jésus. »

Donc, voici le lundi matin de la Semaine Sainte 1972. Mon mari repartait à 4h30 du matin. Comme d’habitude, je suis descendue pour aller fermer la porte derrière lui. Puis j’ai ouvert ma fenêtre et j’ai fait une prière à Jésus.

Je suis remontée. J’ai ouvert ma fenêtre. Il y avait du vent, des nuages partout dans le ciel ; ils avançaient vite. Le temps n’était pas sombre. Il devait y avoir de la lune.

Je m’apprêtais à dire la prière à la Sainte Trinité. Tout à coup, un peu à ma droite, j’aperçois une lueur éblouissante dans le ciel, à l’horizon. J’ai eu peur. J’ai poussé la fenêtre, sans la fermer. Je me suis recouchée. Et je me suis couverte par-dessus la tête, pour ne plus rien voir.

Cinq à 8 minutes plus tard, je me suis découverte. J’ai dressé la tête. J’ai regardé la fenêtre. Il n’y avait plus aucune clarté. S’il y avait eu encore cette clarté, c’était tellement éblouissant que je l’aurais vue de mon lit. Donc je me suis levée. Je suis retournée à la fenêtre. Ne voyant plus rien, j’ai ouvert ma fenêtre, qui n’était d’ailleurs que poussée.

J’ai regardé à l’endroit où j’avais vu cette clarté éblouissante. Il n’y avait plus rien. J’ai pensé en moi-même que c’était peut-être une soucoupe volante, puisque il y a des gens qui prétendent en voir.

Je me suis donc bien remise à la fenêtre. Tout à coup, j’ai vu quelque chose se former dans le ciel à l’endroit même où je venais de voir cette lueur, 8 à 10 minutes auparavant. Cela prenait la forme d’une Croix.

C’était une grande Croix qui venait de se former, plus brillante, plus claire que le jour.

En voyant cette grande Croix, j’ai été impressionnée. Puis, quelques secondes plus tard, j’ai entendu ces trois mots : Écé Crucem Domini

Ces trois mots retentissaient comme dans une grande église. A ce moment-là, j’ai fait le signe de la Croix. La merveilleuse croix était toujours là, devant moi à l’horizon.

Ensuite, quelques secondes plus tard, j’ai de nouveau entendu une voix, mais pas la même que la première. Cette voix était douce et paraissait être à côté de moi.

Lentement, j’ai entendu ceci :

« Vous ferez connaître cette Croix et vous la porterez. »

La merveilleuse et impressionnante Croix était toujours là, encore quelques secondes après cette phrase. Puis elle a disparu, disparu d’un seul coup.

J’ai refermé la fenêtre. Puis je suis descendue aussitôt. J’ai pris un petit bout de papier. Et j’ai écrit ces trois mots que j’avais peur d’oublier, ces trois mots que j’ai écrits tels que je les ai entendus : Écé, Crucem Domini.

Je me demandais bien ce que cela voulait dire. Ensuite je me suis recouchée. J’étais à la fois heureuse et triste. Je n’ai pas eu du tout peur. Mais j’ai seulement été impressionnée.

Oui, j’étais triste. Car cette Croix, cette voix, que tout le monde aurait dû voir et entendre !

J’ai pleuré, ensuite, pendant près de deux heures : comment faire connaître cette Croix, comment le dire au monde, comment convaincre le monde que Jésus est là, que sa Croix domine le monde ; c’est pour cela que j’ai pleuré.

Comment arriver à faire ce que Jésus venait de me demander : « Vous ferez connaître cette Croix et vous la porterez ». Jésus venait de me le demander ; et personne ne me croira.

Si. Quelqu’un me croira : Monsieur le Curé. Et pourtant je n’oserai même pas le lui dire. Il pourrait croire que je veux me faire passer pour une Sainte. Je croyais qu’il n’y avait que les Saints qui avaient des apparitions. (Et pourtant je ne suis pas une Sainte). Je ne suis qu’une pauvre créature, une pauvre pécheresse repentante.

Comme je pouvais aller à la messe le matin, donc le mardi matin, j’y suis allée ; les enfants étaient en vacances. Je devais aller à la messe et porter mon petit message à Monsieur le Curé : lui demander ce que ces trois mots voulaient dire.

Après la messe, j’ai donc été trouver Monsieur le Curé. Je lui ai présenté mon petit papier. Il m’a dit :

« Qu’est-ce que c’est que ça ? Qu’est-ce qui a écrit ça ? »

Je lui ai dit :

« C’est moi. J’ai entendu cette phrase et je voudrais seulement savoir ce que cela veut dire ».

Il m’a dit:

« Voici la Croix du Seigneur ».

Je l’ai remercié. Je lui ai seulement dit :

« Je vous dirai quelque chose plus tard ».

Et je suis partie.

Je n’avais même pas envie de lui dire, à Monsieur le curé, encore moins à personne. Mais j’étais heureuse de savoir ce que signifiaient ces trois mots : Ecé Crucem Domini (Voici la Croix du Seigneur).

Cette merveilleuse Croix, plus brillante que le jour, plus brillante que toute chose terrestre, je venais de la voir de mes propres yeux.

Quand j’ai assisté à la messe, ce mardi matin, je n’ai ressenti aucune présence spirituelle. Mais j’ai pensé que c’était parce que je n’avais pas été attentive au Saint Sacrifice ; je ne pensais qu’à ce que je venais de voir et d’entendre.

Et puis, cela me gênait un peu d’aller porter ce message à Monsieur le Curé. Pourtant il fallait que je lui montre ces trois mots, que lui devait savoir ce que cela voulait dire, puisque, sans aucun doute, cela venait de Jésus. Et j’avais hâte de le savoir.

Mais le lendemain, j’ai également assisté à la messe, et je n’ai ressenti aucune présence spirituelle. Mon esprit, qui était dans une si grande joie depuis deux ans, était devenu très triste. Je ne sais pourquoi j’étais si triste.

Mais je crois que cette merveilleuse Croix, si merveilleuse à voir, je ne la reverrai peut-être plus et qu’à ce moment-là j’aurais presque souhaité mourir pour voir Jésus.

Et puis, aussi, j’étais triste : je me demandais comment faire connaître cette Croix au monde. Cela me rendait triste. Le monde ne se doutait de rien.

Oui, cette Croix merveilleuse qui dominait l’horizon, oui le monde d’aujourd’hui oubliait cette Croix : la Croix du Seigneur. Et par ces trois mots : « Voici la Croix du Seigneur », cela faisait rappeler au monde que Jésus est toujours là. Sa Croix domine le monde. Sa Croix triomphe du monde. Croix chérie de Jésus, cette Croix où il a tant souffert pour racheter tous les hommes.

Dans le ciel et sur la terre, que celui qui est chrétien chante les grandeurs du Seigneur. Que partout sur cette terre règne la puissance de Dieu.

Cette tristesse a duré près de 15 jours après l’apparition de la Croix ; puis, à chacune des messes, je n’ai éprouvé aucune présence. Il me semblait que Jésus m’avait abandonnée. Et j’ai pensé à Jésus quand il a dit à son Père avant de mourir : « Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Pourtant j’étais très calme et dans une très grande paix. Et j’étais pourtant heureuse. Jésus m’avait montré sa Croix. Et je pensais en moi-même que ce n’était pas pour m’abandonner qu’il m’avait montré en pleine nuit cette merveilleuse Croix.

Mais après ces 15 jours environ de tristesse, j’étais de nouveau très heureuse, merveilleusement heureuse ; j’avais vu la Croix du Seigneur, et ces paroles que j’entendrai toute ma vie.

J’étais redevenue comme le dimanche avant le 12 avril 70, quand Jésus m’avait manifesté sa présence, en répandant sur moi une douceur inexplicable, une paix intérieure qui inonde mon esprit. Ce jour-là, je ne savais pas ce qui m’arrivait, d’où venait cette merveilleuse joie qui remplissait tout mon être.

Ce n’était que le dimanche suivant, donc le 12 avril 1970 que j’avais senti une présence qui n’était pas de ce monde. Et, ce jour-là seulement, je m’étais rendu compte que c’était Jésus qui était en moi.

 

Aujourd’hui, comme la première fois, je suis heureuse, extrêmement heureuse. Une joie intérieure inonde mon esprit. Une paix s’empare de moi, mais sans présence, comme la toute première fois.

Mais cette fois, je sais d’où vient ce mystère. C’est Jésus qui m’a tout donné. Et si Jésus ne me manifeste plus sa présence, je saurai qu’il est toujours là, non seulement dans l’hostie consacrée, mais tous les jours de ma vie, de notre vie. Et ma joie est extrêmement grande. Et tous les jours de ma vie jusqu’à mon dernier souffle, je ne vivrai que pour Jésus.

 

Si je ne craignais pas que mon nom ne soit publié, je le crierais à tout le monde, que la Croix du Seigneur domine l’horizon.

Mais après ma mort, ceux qui en tiennent le secret, ou ce cahier, pourront le faire connaître à tout le monde. Ce n’est pas moi qu’il faut voir dans tout cela, C’est Dieu – Jésus – l’Esprit Saint.

« Voici la Croix du Seigneur. »

Elle est là, plus puissante que Jamais. Elle domine le monde entier.

Et ma joie est immense.

Je vais vous donner plus de détails sur cette vision, sur cette voix que j’ai entendue : Le ciel était couvert, avec de gros nuages. Ces gros nuages marchaient vite, du nord-ouest au sud-est. Il y avait un grand vent. Il ne pleuvait pas. Le temps était, malgré les nuages, assez clair. Il devait y avoir de la lune.

Je regardais le ciel, ces gros nuages qui marchaient vite. Je m’apprêtais à dire la prière à la Sainte Trinité. Je n’avais pas encore commencé la première parole que, soudain, j’aperçois, au fond, à l’horizon, un peu à ma droite, une clarté éblouissante. Cela éclairait tout l’horizon, un peu comme quand il y a un éclair, en temps d’orage. Mais cette clarté restait, alors que l’éclair ne dure qu’une seconde.

J’ai eu peur. J’ai poussé la fenêtre et je me suis recouchée. Je me suis couverte par-dessus la tête, pour ne plus rien voir.

Au bout de 8 à 10 minutes environ, je me suis dressée dans mon lit ; il n’y avait plus de clarté à la fenêtre ; c’était tellement éblouissant que je l’aurais vue de mon lit.

Je me suis donc levée et je suis retournée à la fenêtre. Il n’y avait absolument plus rien. Je me suis bien remise à ma fenêtre. Et quelques instants après, je voyais quelque chose se former dans le ciel, à l’endroit où je venais de voir cette clarté. Tout se formait à la fois, voici comment :

 


La base, les bras, le haut : ces 4 formes se formaient ensemble, tout doucement, et allaient rejoindre le milieu de la Croix.

Lorsque cette Croix fut formée, elle était immense, merveilleuse, plus brillante que le jour, toute simple, toute droite, un peu plus grande que la Croix du calvaire de Dozulé, quand je la vois de près. Elle était impressionnante, mais merveilleusement belle, douce à regarder ; et pourtant elle était d’une clarté éblouissante. Oh ! Que c’était beau !

Voici la Croix du Seigneur, telle que je l’ai vue à l’horizon, sur la petite côte devant la maison, le mardi 28 mars 72, entre 4h30 et 4h50 du matin :

Écé Crucem Domini. +
Vous ferez connaître cette Croix et vous la porterez.

C’était le calvaire

Il n’y avait que la Croix. Le Christ n’y était pas.

Et avec la petite côte, l’ensemble avait la forme du Calvaire.

Quelques secondes après que cette merveilleuse [croix] fut formée, j’ai entendu ces trois mots : Ecce Crucem Domini.

Ces trois mots résonnaient comme dans une église. Ils retentissaient. Ils étaient sonores. Il me semblait que ces trois mots étaient dits au monde entier, que notre globe aurait tremblé au son de cette voix grave. C’était impressionnant, cette immense croix, cette voix, au milieu de la nuit.

Et puis j’ai fait le signe de la Croix. La merveilleuse croix était toujours présente devant moi, immense et belle. Oh ! Qu’elle était belle, par sa luminosité. Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau et d’aussi lumineux.

Ensuite j’ai entendu ces paroles ; il me semblait que celles-ci étaient à côté de moi ; je les entendais comme si quelqu’un me parlait à côté de moi, d’une voix douce, et très lentement ; j’ai entendu :

« Vous ferez connaître cette croix, et vous la porterez. »

Encore quelques secondes, j’étais en admiration devant cette grande et merveilleuse croix, puis tout a disparu, d’un seul coup.
Quand elle s’est présentée, elle s’est formée tout doucement. Mais quand elle a disparu, c’est d’un seul coup, puis je n’ai plus rien vu.

 

Et c’est le Jeudi saint, en allant à confesse, que je l’ai dit à Monsieur le Curé. Il a un peu insisté pour savoir, lui ayant demandé 3 jours auparavant ce que cette phrase voulait dire : « Ecé Crucem Domini ».

Il n’aurait pas insisté, je crois que je ne lui aurais pas dit si tôt ; pourtant, il devait le savoir.

 

Sans aucun doute, c’était pour lui qu’étaient destinés ces trois mots ; et je devais tout lui dire. Je ne doutais pas de sa discrétion ; un prêtre doit garder le secret. Mais, connaissant l’abbé L’Horset, le plus discret des prêtres. Et pourtant, tout le monde, je crois, aurait dû le savoir. Le Seigneur ne s’est pas montré et fait entendre pour moi seule, pour une seule personne.

 

Au moment, j’avais dit à l’abbé L’Horset de n’en parler à personne. Mais un peu plus tard, je lui ai dit : « Je vous laisse libre d’en parler à qui vous pensez que ce soit nécessaire, (mais que mon nom ne soit pas révélé) ».

Si je ne désire pas que mon nom ne soit révélé, ne croyez surtout pas que c’est par honte, par pudeur ou par scrupule. Oh! Cela, non.

Mais tout ceci m’a été donné par Jésus, le Tout-puissant.

Je ne possède rien moi-même ; je n’ai aucune capacité, aucun pouvoir, mon nom n’est rien; ce n’est pas moi qu’il faut regarder dans tout cela.

C’est Dieu, Jésus, l’Esprit Saint, qui est Tout, qui peut tout. Si je ne craignais pas que l’on me regarde dans la rue comme un phénomène, un être extraordinaire que l’on montrerait du doigt en me voyant passer et que l’on dise :

« C’est celle-là qui a vu la Croix de Jésus, qui a entendu ces paroles », n’y étant pour rien qu’une créature toute simple, c’est pour cela que je ne veux pas que cette chose soit publiée, à cause de mon nom qui n’est rien.

Et pourtant, j’ai laissé la liberté à Monsieur le Curé d’en faire ce qui sera nécessaire.

Monseigneur l’évêque devrait peut-être le savoir, pour en déduire lui-même l’importance de cette merveilleuse Croix et de ces paroles.

C’est un commandement que Jésus m’a donné quand il a dit : « Vous ferez connaître cette Croix », sans doute, par mes paroles, faire rappeler aux gens que je rencontre, dans ma conversation, à ceux qui souffrent, que Jésus a souffert pour nous sauver ; qu’ils se souviennent que sa Croix est un triomphe, que sa Croix est notre seule espérance, que sa Croix doit toujours être présente en nous, en nos cœurs, que sa Croix est toujours dressée sur l’univers.

Croix chérie de Jésus, qui fut tachée de sang pour sauver tous les hommes. Croyez-moi que c’est avec cœur et foi que je parlerai de Jésus et de sa Croix.

Et aussi : « vous la porterez. » C’est parfois très difficile de porter la Croix, c’est-à-dire d’accepter toutes les misères, toutes les tristesses, tous les soucis, tous les ennuis de tous les jours, toutes les souffrances. Oui, c’est très difficile.

Mais quand on a la certitude que Jésus existe, qu’il est vivant, qu’il est là à chaque instant de notre vie, que sa présence se fait tellement sentir, cela doit adoucir toutes ces misères, toutes ces tristesses, tous ces soucis, toutes ces souffrances.

Jésus lui-même n’a-t-il pas souffert pour nous tous. Et quelles souffrances a-t-il subies, moralement et physiquement : il a été battu, bafoué ; on lui a craché au visage ; on lui a donné du vinaigre à boire ; et, dans cet état lamentable, il a dit : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Lequel d’entre nous aurait le courage, dans un moment pareil, de pardonner à son bourreau ? Il fallait que ce soit Jésus, qui accepte tant de souffrances, pour sauver l’humanité. À cette pensée, les larmes nous viendraient aux yeux. Et pourtant, combien de gens ignorent Jésus, oublient Jésus. Personne ne pense à regarder le ciel un instant, le ciel étoilé, ce ciel merveilleux de la création de Dieu. Personne ne pense à la Croix de Jésus qui domine le monde, cette merveilleuse croix resplendissante de lumière qui apparaît à l’horizon.

Symbole de la puissance, la Croix domine notre globe. Ce globe doit être tout petit, à côté de la puissance de Dieu.

Le jour où cette splendide Croix m’est apparue, et ces paroles qui retentissaient au monde entier, j’ai pensé que notre globe est bien petit, par rapport à la grandeur de Dieu, et que nous devrions tous trembler devant un tel spectacle, et que tout ce qui existe ici-bas n’est égal à ce que j’ai vu et entendu, le matin du 28 mars à 4h35 du matin.

notre petite terre à comparer avec la Croix de Jésus

Chaque fois que je fais le signe de la Croix, je pense au signe de Croix que j’ai fait devant cette merveilleuse Croix qui était dressée devant moi, après avoir entendu ces trois mots : « Ece Crucem Domini ».

Je peux vous assurer que je regarde souvent, très souvent, l’endroit même où cette splendide Croix m’est apparue, et que je ne manque pas d’y être, à l’heure précise où je l’ai vue.

 

C’est parfois difficile de garder un tel secret. Même ma mère qui est âgée de 83 ans, à qui je n’ai jamais rien caché, je ne lui ai pas dit. Pourtant à elle, qui est très secrète, je pourrais lui dire. Mais je ne lui dirai qu’au moment où elle quittera ce monde, pour la rassurer, de ne pas craindre de mourir.

Pourtant ma Mère est très croyante, et m’a dit un jour qu’elle n’avait pas peur de la mort. Mais je le lui dirai pour lui confirmer que Jésus est bien vivant. Si je ne lui ai pas dit, c’est que j’ai peur que cela l’effraie ; à cause de son grand âge, elle serait certainement impressionnée.

 

Si je vous disais que si je n’avais pas mes jeunes enfants qui ont besoin de moi, je penserais à vouloir mourir. Je crois que ma mort serait nécessaire pour faire connaître cette merveilleuse Croix, ces merveilleuses paroles, et puis aussi voir Jésus.

 

Après ma mort, tout pourra être dévoilé, même mon nom ; n’étant plus de ce monde, ce ne sera pas moi que l’on regardera ; tous les honneurs reviendront à Jésus. Car ce n’est pas moi qu’il faut voir dans tout cela. Car c’est Jésus qui m’a tout donné.

 

Je vous dis que la vision que j’ai eue a été quelque chose de merveilleux à mes yeux et ces paroles, inoubliables à mes oreilles.

Certes, cette merveilleuse Croix et ces paroles qui suivirent, c’était quelque chose de formidable, inoubliable, impressionnant et merveilleux tout à la fois. Mais ce que j’avais ressenti 2 ans auparavant, c’est-à-dire le 12 avril 1970, cette joie intérieure, cette douceur d’âme qui avaient transformé tout mon être en un instant, qui d’un seul coup avaient transformé toute ma vie, tout ceci était spirituel, donc inexplicable.

Les mots que je pouvais donner à cette merveilleuse joie n’étaient rien à comparer à ce que je ressentais réellement. Je crois que ce qui est spirituel, cela perd son vrai sens en voulant l’expliquer ; donc ce que j’avais ressenti le 12 avril 1970, c’était mon esprit qui avait été miraculeusement sauvé.

Et pour moi, cela avait autant d’importance que ce que j’ai vu et entendu dans la nuit du 27 au 28 mars ; ce sont mes yeux, cette fois-ci, et mes oreilles qui ont été émerveillés.

Par exemple, cette lumière spirituelle que j’avais ressentie grâce à l’Esprit Saint était aussi éblouissante à mon esprit que la Croix merveilleuse, éblouissante de clarté, à mes yeux.

 

Tout ceci est lumière, à mon esprit, comme à mes yeux.
Dieu est bien Lumière.
Dieu est amour.

Ayez une grande confiance. Après votre mort, vous tous qui aurez cru, vous serez dans cette lumière éblouissante et merveilleusement belle.

 

Que tous ceux qui liront ces deux cahiers aient une entière confiance à la Sainte Trinité.

 

Ne vous attachez pas aux biens de la terre, à l’argent, à ce qui brille. La lumière spirituelle sera bien plus belle, d’une grande clarté. Et nous serons tous émerveillés.

Détachez-vous de vous-même, de vos habitudes, de vos toilettes, de vos bijoux, de votre argent, de votre façon de commander. On ne doit pas s’élever au-dessus des autres. Soyez humbles. Soyez charitables. Soyez doux. Soyez patients. Laissez-vous conduire. L’Esprit Saint vous conduira, comme l’enfant par sa mère. Ayez le regard d’un enfant, qui ne voit jamais le mal. Ne jugez pas votre prochain.

 

Car si vous voyez la paille qui est dans l’œil de votre prochain, vous ne voyez pas la poutre qui est dans le vôtre.

Pensez continuellement à Dieu qui est toujours présent avec vous, sans vous en rendre compte. (Si vous pensez que Dieu est toujours présent avec vous, cela vous empêchera de tomber dans le péché.)

 

Désormais, je n’ouvrirai la bouche que pour parler de Jésus. Les conversations de toutes sortes ne m’intéressent plus ; elles n’ont pour moi aucun intérêt. Pour faire plaisir parfois, (j’écoute sans écouter, mon esprit est ailleurs). Et si je n’ai pas compris la conversation, c’est que je ne l’ai pas écoutée. Et si on pense de moi que je suis peu intelligente, cela m’est égal.

 

Mais lorsque je parle avec le Prêtre, lorsque je parle aux enfants du catéchisme, je parle avec cœur, de tout mon cœur.

 

Et la conversation que j’ai parfois avec Monsieur le Curé, et, à la messe, la parole de l’Évangile, la, croyez-moi, Je l’écoute avec un très grand intérêt. C’est la parole de Dieu, la parole de l’Évangile.

Il n’y a que ces paroles qui concernent Dieu, Jésus, l’Esprit Saint, qu’il faut écouter avec beaucoup d’attention, de respect, afin d’essayer de bien en comprendre le sens, pour devenir véritablement enfant de Dieu.

 

Je regrette presque de vous avoir écrit tout ceci. Pourtant il le fallait. Mais mon cahier se termine. Et il me semble qu’au fond de moi-même, le vrai, le beau, le merveilleux ne peut réellement s’expliquer.

 

(Et une ombre cache ce qui est si lumineux, si merveilleux, en voulant l’expliquer). Expliquer en paroles, ce que j’ai ressenti, vu, et entendu, est tout différent du réel.

Tout ce que je ressens en moi-même, ce que j’ai vu, ce que j’ai entendu est très différent de ce que je viens d’écrire. Je ne peux trouver de mots, de quelles grandeurs qu’ils soient, pour en exprimer le sens.

 

Cette merveilleuse Croix était si transparente, limpide de lumière, qu’aucune comparaison n’est à faire avec la plus brillante des lumières de ce bas monde.

 

Cette première voix : Ece Crucem Domini paraissait si grave, si importante, qu’aucune voix sur terre ne peut avoir cette résonance.

Cette deuxième voix : vous ferez connaître cette Croix et vous la porterez, que j’ai entendue, comme quelqu’un qui parlait à côté de moi, et pourtant il n’y avait personne, comment comprendre ; cette voix était si douce ; aucun être sur cette terre ne m’a parlé si lentement, si doucement. J’ai pensé que c’était Jésus.

 

Tout ceci est inexplicable avec des paroles. Celui qui n’a pas la foi ne peut pas comprendre. Pour comprendre tout ceci, il faut vivre continuellement avec l’Esprit Saint en vous, que notre esprit soit uni à celui de Jésus tous les jours, toutes les heures, toutes les secondes, ne vivre que pour lui, que par lui, qu’en lui. Voilà le vrai bonheur, la joie spirituelle.

 

Ma vie ne sera jamais assez longue pour raconter ou écrire toutes ces merveilles. Mais quand je serai avec Dieu dans l’autre monde, je demanderai à Dieu la même prière que celle que je lui demande après chaque communion, quand je m’adresse à mon Seigneur et mon Dieu :

Faites connaître, à tous ceux qui vous reçoivent dans la sainte Communion, la joie spirituelle que vous m’avez donnée. Qu’ils puisent, comme moi, dans chaque communion les joies réelles de votre présence, etc.

C’est cette prière que j’adresserai à Dieu quand je serai près de lui. Et je pense que, par cette prière, combien d’âmes seront sauvées, pour servir, aimer, et aspirer à la sainte Communion, comme je l’ai été moi-même sur cette terre.

 

J’ai dû écrire ce 2ème cahier peu de temps après avoir vu la Croix.
Mad. Aumont



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