Maria Valtorta | Tome 1 – Chapitre 25 : La nouvelle Ève a pratiqué l’obéissance en toutes occasions.

⟹ 📖 Ancienne édition : Maria Valtorta | Tome 1 – Chapitre 25
⟹ 📖 Nouvelle édition : Maria Valtorta | Tome 1- chapitre 17.8

 

Marie dit :

« Dans la joie – parce que, lorsque j’ai compris la mission à laquelle Dieu m’appelait, je fus remplie de joie – mon cœur s’ouvrit comme un lys fermé et il s’en épancha le sang qui fut le terrain pour le Germe du Seigneur. Joie d’être mère. Je m’étais consacrée à Dieu dès le premier âge car la lumière du Très-Haut avait mis pour moi en pleine lumière la cause du mal du monde et j’avais voulu, pour autant que c’était en mon pouvoir, effacer de moi l’empreinte de Satan. Je ne savais pas que j’étais sans tâche. Je ne pus penser que je l’étais. La seule pensée de ce privilège aurait été présomption et orgueil. Née en effet de procréateurs humains, il ne m’était pas permis de penser que c’était moi l’Élue appelée à être la Sans-Tâche. L’Esprit de Dieu m’avait instruite sur la douleur du Père devant la corruption d’Eve qui avait voulu s’avilir et, de créature de grâce, descendre au niveau des créatures inférieures. Je portais en moi le désir d’adoucir cette douleur en élevant ma chair à une pureté angélique avec la volonté de me garder inviolée dans mes pensées, mes désirs et dans les relations humaines. Seulement pour Dieu, les battements de mon cœur, seulement pour Lui, mon être tout entier. Mais si je n’avais pas en moi la fièvre brûlante de la chair, il y avait pourtant encore en moi le sacrifice de ne pas être mère. La maternité, exempte de tout ce qui maintenant l’avilit, avait été aussi accordée à Eve par le Père Créateur. Douce et pure maternité, sans pesanteur des sens ! J’en ai eu l’expérience. De combien s’est appauvrie Eve en renonçant à cette richesse ! Plus que de l’immortalité. Et que cela ne vous paraisse pas exagération. Mon Jésus, et moi avec Lui, sa Mère, avons connu la langueur de la mort. Moi, la douce langueur où, épuisée je me suis endormie, Lui l’atroce langueur du condamné à mort. À nous donc aussi est venue la mort. Mais la maternité sans violation d’aucune sorte est venue à moi seule, Eve nouvelle, afin que je puisse dire au monde de quelle douceur aurait été le sort de la femme appelée à devenir mère sans souffrance dans sa chair. Et le désir de cette maternité pure pouvait exister et existait de fait dans la Vierge qui était toute à Dieu, car cette maternité est la gloire de la femme.

Si vous pensez ensuite en quel honneur était tenue la femme devenue mère, chez les Israélites, vous pouvez encore mieux apprécier le sacrifice que j’avais consenti en acceptant par mon vœu cette privation. Maintenant à sa servante, l’Éternelle Bonté faisait ce don sans m’enlever la candeur dont j’avais été revêtue pour être une fleur sur son trône. Et moi j’en ai éprouvé une suave jubilation d’avoir la double joie d’être mère d’un homme et d’être la Mère de Dieu. Joie d’être Celle par laquelle la paix ressoudait ensemble le Ciel et la terre. Oh ! avoir désiré cette paix, pour l’amour de Dieu et du prochain et savoir que c’était par mon intermédiaire à moi, pauvre servante du Puissant, qu’elle venait au monde ! Dire :

« Oh ! hommes ne pleurez plus. Je porte en moi le secret qui vous rendra heureux. Je ne puis vous le dire parce qu’il est scellé en moi, en mon cœur, comme est renfermé en mon sein inviolé le Fils de Dieu. Mais déjà je vous l’apporte parmi vous, mais chaque heure qui passe rapproche le moment où vous le verrez et connaîtrez son Nom saint ».

Joie d’avoir donné la joie à Dieu : joie de croyante pour son Dieu rendu heureux. Oh ! avoir enlevé au cœur de Dieu l’amertume de la désobéissance d’Eve et l’orgueil d’Eve, de son incrédulité ! Mon Jésus a fait comprendre de quelle faute le premier Couple s’est souillé. J’ai annulé cette faute refaisant à rebours ces étapes de sa descente. Le commencement de la faute se trouva dans la désobéissance :

« Ne mangez pas et ne touchez pas à cet arbre » avait dit Dieu.

L’homme et la femme, les rois de la création, qui pouvaient toucher à tout, manger de tout, excepté de cet arbre parce que Dieu voulait que seuls les anges leur fussent supérieurs, eux ne tinrent pas compte de sa défense.

L’arbre : le moyen pour mettre à l’épreuve l’obéissance de ses fils. Qu’est-ce que l’obéissance aux commandements de Dieu ? C’est le bien, car Dieu ne commande que le bien.

Qu’est-ce que la désobéissance ? C’est le mal, car elle met dans l’âme les sentiments de rébellion, terrain propice au travail de Satan. Eve s’approche de l’arbre qu’elle aurait dû fuir pour en recevoir le bien, mais dont le voisinage, au contraire, lui en a donné le mal. Elle y va, entraînée par la curiosité puérile de voir ce qu’il avait de spécial, et par l’imprudence qui lui fait juger inutile le commandement de Dieu, car elle est forte et pure, la reine de l’Eden où tout lui est soumis, où rien ne pourra lui faire du mal. Sa présomption sera sa ruine, la présomption qui est déjà le levain de l’orgueil. Auprès de la plante, elle trouve le Séducteur. À son inexpérience, à sa candide inexpérience de vierge, à la faiblesse de son inexpérience, il chante la chanson du mensonge.

« Tu crois qu’il y a du mal ? Non. Dieu te l’a dit parce qu’Il veut vous garder esclaves de son pouvoir. Vous croyez être rois ? Vous n’êtes même pas libres comme l’est la bête fauve. À elle, Il a accordé d’aimer d’un vrai amour. Pas à vous. À elle, Il a permis d’être créatrice comme Dieu. Elle engendre des fils et voit grandir à souhait sa famille. Pas vous. À vous cette joie est refusée. À quoi bon donc vous avoir fait homme et femme si vous devez vivre ainsi ? Soyez des dieux. Vous ne connaissez pas la joie d’être deux en une seule chair et d’en créer une troisième et davantage. Ne croyez pas aux promesses de Dieu de jouir de votre postérité en voyant vos fils créer de nouvelles familles, vous quitter pour être pères et mères. Il vous a donné un semblant de vie. La vie réelle c’est de connaître les lois de la vie. C’est alors que vous serez semblables à des dieux et que vous pourrez dire à Dieu : « Nous sommes tes égaux ».

 

Et la séduction se poursuivit parce que Eve n’eut pas la volonté de la repousser, mais plutôt de la suivre et de connaître ce qui n’appartenait pas à l’homme. Voilà que l’arbre défendu devient pour la race, réellement mortel, parce qu’à ses branches pend le fruit de l’amer savoir qui vient de Satan. Et la femme devient femelle et avec le levain de connaissance satanique au cœur, s’en va corrompre Adam. La chair ainsi avilie, les mœurs corrompues, l’esprit dégradé, ils connurent la douleur et la mort de l’esprit privé de la Grâce et de la chair privée de l’immortalité. Et la blessure d’Eve engendra la souffrance qui ne disparaîtra, jusqu’à la mort du dernier couple sur la terre. J’ai parcouru à rebours le chemin des deux pécheurs.

J’ai obéi. En toutes circonstances j’ai obéi. Dieu m’a demandé d’être vierge. J’ai obéi. Après avoir aimé la virginité qui me faisait pure comme la première des femmes avant qu’elle ne connût Satan, Dieu me commanda d’être épouse. J’ai obéi, relevant le mariage à ce degré de pureté où il était dans la pensée de Dieu quand il avait créé les deux premiers parents. Convaincue d’être destinée à la solitude dans le mariage et au mépris du prochain pour ma stérilité sainte, alors Dieu me demanda d’être Mère. J’ai obéi. J’ai cru que cela serait possible et que cette parole venait de Dieu parce qu’en l’écoutant j’étais inondée de paix.

Je n’ai pas pensé : « Je l’ai mérité ».

Je ne me suis pas dit :

« Maintenant le monde m’admirera parce que je suis semblable à Dieu en créant la chair de Dieu ».

Non. Je me suis anéantie dans l’humilité. La joie a jailli dans mon cœur comme une tige de rose fleurie. Mais elle se garnit tout de suite d’épines aiguës et je fus étreinte, enveloppée par la douleur comme les branches autour desquelles s’enroulent les liserons. La douleur de la douleur de l’époux : c’est le pressoir au sein de la joie. La douleur de la douleur de mon Fils : voilà les épines au milieu de ma joie. Eve voulut la jouissance, le triomphe, la liberté. J’acceptai la douleur, l’anéantissement, l’esclavage. Je renonçai à ma vie tranquille, à l’estime de l’époux, à ma propre liberté. Je ne me réservai rien. Je devins la Servante du Seigneur dans ma chair, dans ma conduite, dans mon esprit, me fiant à Lui, non seulement pour la conception virginale, mais pour la défense de mon honneur, la consolation de mon époux, pour le moyen de le porter à la sublimation du mariage, de façon à faire de nous ceux qui rendent à l’homme et à la femme leur dignité perdue. J’ai embrassé la volonté du Seigneur, pour moi, pour mon époux, pour ma Créature.

J’ai dit : « Oui »

pour nous trois, certaine que Dieu n’aurait pas menti à sa promesse de me secourir dans ma douleur d’épouse qui voyait qu’on la jugeait coupable, de mère qui voyait qu’elle engendrerait pour livrer son Fils à la douleur.

« Oui » j’ai dit. Oui. Cela suffit. Ce « oui » a annulé le « non » d’Eve à l’ordre de Dieu.

« Oui, Seigneur, comme tu veux. Je connaîtrai ce que tu veux. Je vivrai comme tu veux. Je jouirai si tu le veux. Je souffrirai pour ce que tu veux. Oui, toujours oui, mon Seigneur, depuis le moment où ton rayon me fit Mère jusqu’au moment où tu m’as appelée à Toi. Oui, toujours oui. Toutes les voix de la chair, toutes les inclinations de ma sensibilité, sous le poids clé ce oui perpétuel qui est à moi. Et comme au- dessus d’un piédestal de diamant, mon esprit à qui manque les ailes pour voler vers Toi, mais qui est le maître de tout mon moi dompté et asservi pour te servir dans la joie, pour te servir dans la douleur. Mais, souris, ô Dieu. Et sois heureux. La faute est vaincue. Elle est enlevée, elle est détruite. Elle gît sous mon talon. Elle est lavée dans mes larmes, détruite par mon obéissance. De mon sein naîtra l’Arbre nouveau. Il portera le Fruit qui connaîtra tout le mal pour l’avoir souffert en Lui-même, et donnera tout le bien. À Lui pourront venir les hommes et je serai heureuse s’ils le cueillent, même sans penser qu’il naît de moi. Pour que l’homme se sauve et que Dieu soit aimé, qu’on fasse de sa servante ce que l’on fait de la terre où un arbre se dresse : une marche pour monter ».

Marie : il faut toujours savoir être une marche pour que les autres montent à Dieu. S’ils nous piétinent, cela ne fait rien. Pourvu qu’ils réussissent à aller vers la Croix. C’est l’arbre nouveau qui porte le fruit de la connaissance du Bien et du Mal. En effet, il dit à l’homme ce qui est mal et ce qui est bien pour qu’il sache choisir et vivre. Et il sait, en même temps, devenir une liqueur pour guérir ceux qui se sont empoissonnés avec le mal qu’ils ont voulu goûter. Notre cœur sous les pieds des hommes pour qu’augmente le nombre des rachetés et que le Sang de mon Jésus n’ait pas été versé sans produire de fruit. Voilà la destinée des servantes de Dieu. Mais après, méritons-nous de recevoir dans notre sein, l’Hostie sainte, et au pied de la Croix, pétrie dans son Sang et dans nos larmes nous pouvons dire :

« Voici, ô Père, l’Hostie immaculée que nous t’offrons pour le salut du monde. Garder-nous, ô Père, fondues en Elle et par ses mérites infinis, donne-nous ta bénédiction. Et moi, je te donne ma caresse. Repose, ma fille, le Seigneur est avec toi. »



Ces enregistrements audio sont des lectures de la traduction de Felix Sauvage, qui a été éditée de 1979 à 2016.

Felix Sauvage, enseignant retraité à Pont-Audemer, a traduit « Il poema dell’Uomo-Dio » d’italien en français de 1971 à 1976, et a trouvé le titre – qui a depuis été repris pour toutes les autres traductions de l’Oeuvre de Maria Valtorta – « L’Evangile tel qu’il m’a été révélé ». Le 27 décembre 1976, les éditeurs de Maria Valtorta – Claudia et Emilio Pisani – vinrent à l’hospice « Albatros » de Pont-Audemer, où Felix Sauvage leur remit les manuscrits de son travail bénévole. Il meurt le 16 septembre 1978 à l’âge de 87 ans, avant le début de la parution de sa traduction en décembre 1979.

Depuis mars 2017, c’est désormais la nouvelle traduction d’Yves d’Horrer qui est éditée, et qui remplace celle de Felix Sauvage.

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