05.La parabole du bon grain et de lโivraie. | Paraboles de Jรฉsus rรฉvรฉlรฉes ร Maria Valtorta
โน ๐ Ancienne รฉdition : Maria Valtorta | Tome 3 – Chapitre 41
โน ๐ Nouvelle รฉdition : Maria Valtorta | Tome 3 – Chapitre 181
ยซย En cette belle pรฉriode oรน les รฉpis de blรฉs se forment, je veux vous proposer une parabole empruntรฉe au grain de blรฉ. รcoutez.
ย ย ย ย ย ย Le Royaume des Cieux est semblable ร un homme qui a semรฉ du bon grain dans son champ. Mais, pendant que lโhomme et ses serviteurs dormaient, son ennemi est arrivรฉ et a semรฉ des graines dโivraie sur les sillons puis sโen est allรฉ. Personne, au dรฉbut, ne sโaperรงut de rien. Lโhiver vint, apportant pluies et givre. A la fin du mois de Tรฉbet, le grain germa, et lโon vit apparaรฎtre le vert tendre des petites herbes qui pointaient ร peine. Dans leur enfance innocente, elles paraissaient toutes semblables. Vint le mois de Shebat puis celui dโAdar. Les plantes grandirent et les รฉpis formรจrent leurs grains. On vit alors que le vert nโรฉtait pas que du grain, mais quโil y avait aussi de lโivraie bien enroulรฉe avec ses vrilles fines et tenaces sur les tiges du blรฉ.
ย ย ย ย ย ย Les serviteurs du maรฎtre allรจrent chez lui et lui direntย :
ย ย ย ย ย ย โย โย Seigneur, quelles graines as-tu semรฉesย ? Est-ce que ce nโรฉtaient pas des graines de choix qui nโรฉtaient pas mรฉlangรฉes ร dโautres semencesย ?
ย ย ย ย ย ย โย Bien sรปr que siย ! Jโen ai choisi les grains, tous de mรชme qualitรฉ. Et jโaurais bien vu sโil y avait eu dโautres semences.
ย ย ย ย ย ย โย Alors pourquoi autant dโivraie a-t-elle poussรฉ parmi ton bon grainย ?ย โ
Le maรฎtre rรฉflรฉchit, puis il rรฉponditย :
ย ย ย ย ย ย โ โ Cโest un ennemi qui mโa fait cela pour me nuire. โ
ย ย ย ย ย ย Les serviteurs demandรจrent alorsย :
ย ย ย ย ย ย โ โ Veux-tu que nous passions au milieu des sillons et que, patiemment, nous dรฉgagions les รฉpis de lโivraie en arrachant cette derniรจre ? Si tu lโordonnes, nous le ferons. โ
Mais le maรฎtre rรฉponditย :
ย ย ย ย ย ย โย โย Non. En le faisant, vous risqueriez dโarracher aussi le bon grain et presque certainement dโabรฎmer les รฉpis encore tendres. Laissez-les pousser ensemble jusquโร la moisson.
ย ย ย ย ย ย โย Alors, je dirai aux moissonneursย : โFauchez tout ensembleย ; puis, avant de lier les gerbes, maintenant que la sรฉcheresse a rendu friables les vrilles de lโivraie et que les รฉpis serrรฉs sont plus robustes et plus durs, sรฉparez lโivraie du bon grain et faites-en des bottes ร part. Vous les brรปlerez ensuite, cela formera une fumure pour le sol. Quant au bon grain, vous le porterez dans les greniers et il servira ร faire un excellent pain, ร la honte de lโennemi qui nโy aura rien gagnรฉ dโautre que dโรชtre mรฉprisable aux yeux de Dieu ร cause de sa mรฉchancetรฉ.โย โ
ย ย ย ย ย ย Maintenant, rรฉflรฉchissez en votre for intรฉrieurย : combien de fois et avec quelle abondance lโEnnemi sรจme-t-il dans vos cลursย ? Et comprenez comme il faut veiller avec patience et constance afin que peu dโivraie se mรฉlange au grain choisi. Le sort de lโivraie, cโest de brรปler. Voulez-vous brรปler ou devenir citoyens du Royaumeย ? Vous dites que vous voulez รชtre citoyens du Royaume. Eh bien, sachez lโรชtreย ! Le bon Dieu vous donne la Parole. Lโennemi veille pour la rendre nuisible, car la farine de grain mรฉlangรฉe ร de la farine dโivraie donne un pain amer et nocif pour les intestins. Sโil y a de lโivraie dans votre รขme, sachez, par votre bonne volontรฉ, la mettre ร part pour la jeter, afin de ne pas รชtre indignes de Dieu. Allez, mes enfants, que la paix soit avec vous.ย ยป
ย ย ย ย ย ย Les gens se dispersent lentement. Il ne reste dans le jardin que les huit apรดtres, plus Elie, son frรจre, sa mรจre et le vieil Isaac qui se nourrit lโรขme ร regarder son Sauveur.
ยซย Venez autour de moi et รฉcoutez. Je vous explique le sens complet de cette parabole, qui a encore deux aspects en plus de celui que jโai montrรฉ ร la foule.
Dans son sens universel, la parabole sโexplique de la faรงon suivanteย :
le champ, cโest le monde. La bonne semence, ce sont les fils du Royaume de Dieu semรฉs par Dieu dans le monde en attendant dโarriver ร leur fin et dโรชtre coupรฉs par la Faucheuse et amenรฉs au Maรฎtre du monde pour quโil les engrange dans ses greniers.
Lโivraie, ce sont les fils du Malin rรฉpandus, ร leur tour, sur le champ de Dieu dans lโintention de faire de la peine au Maรฎtre du monde et de nuire aussi aux รฉpis de Dieu. Par un sortilรจge, lโEnnemi de Dieu les a semรฉs exprรจs, car vraiment le diable dรฉnature lโhomme jusquโร en faire une crรฉature qui soit sienne, et il la sรจme pour corrompre les autres quโil nโa pas pu asservir autrement. La moisson, ou plutรดt la formation des gerbes et leur transport dans les greniers, cโest la fin du monde et ce sont les anges qui en sont chargรฉs. Il leur a รฉtรฉ ordonnรฉ de rassembler les crรฉatures aprรจs la fenaison et de sรฉparer le bon grain de lโivraieย ; et de mรชme que, dans la parabole, on brรปle cette derniรจre, ainsi, au Jugement dernier, les damnรฉs seront brรปlรฉs dans le feu รฉternel.
ย ย ย ย ย ย Le Fils de lโhomme enverra ses anges pour extirper de son Royaume tous les artisans de scandale et dโiniquitรฉ. Car alors le Royaume se trouvera sur la terre et au Ciel, et aux citoyens du Royaume sur la terre seront mรชlรฉs de nombreux fils de lโEnnemi. Ceux-ci atteindront, comme lโannoncent les prophรจtes, la perfection du scandale et de lโabomination dans toute leur activitรฉ terrestre et ils causeront de terribles tracas aux fils de lโesprit. Dans le Royaume de Dieu, aux Cieux, on aura dรฉjร expulsรฉ les corrompus, car la corruption nโentre pas au Ciel. Donc, en passant la faux dans les rangs de la derniรจre rรฉcolte, les anges du Seigneur faucheront et sรฉpareront le bon grain de lโivraieย ; ils jetteront cette derniรจre dans la fournaise ardente oรน il nโy a que pleurs et grincements de dents, et ils emmรจneront les justes, le grain de choix, dans la Jรฉrusalem รฉternelle oรน ils resplendiront comme autant de soleils dans le Royaume de mon Pรจre, qui est aussi le vรดtre.
ย ย ย ย ย ย Voilร donc le sens universel. Mais pour vous, il y en a un autre qui rรฉpond ร des questions que vous vous รชtes posรฉes plusieurs fois, en particulier depuis hier soir. Vous vous demandezย :
โย Mais, dans la masse des disciples, il peut donc y avoir des traรฎtresย ?ย โ et en votre cลur vous frรฉmissez dโhorreur et de peur. Il peut y en avoir. Il y en a certainement.
ย ย ย ย ย ย Le semeur rรฉpand le bon grain. Dans ce cas, plus que rรฉpandre on pourrait direย : โย choisitย โ, car le Maรฎtre, que ce soit moi ou Jean-Baptiste, avait choisi ses disciples. Comment donc se sont-ils dรฉvoyรฉsย ? Non, ce nโest pas cela quโil faut dire. Je me suis mal exprimรฉ en parlant de โย semenceย โ pour les disciples. Vous pourriez mal comprendre. Mieux vaut direย : โย champย โ. Autant de disciples autant de champs, choisis par le Maรฎtre pour former lโaire du Royaume de Dieu, les biens de Dieu. Le Maรฎtre ne mรฉnage pas ses efforts pour les cultiver afin quโils produisent cent pour cent. Il leur donne tous les soins, tous. Avec patience. Avec amour. Avec sagesse. Avec effort. Avec constance. Il voit aussi leurs mauvaises tendances, leur ariditรฉ et leur aviditรฉ. Il voit leurs entรชtements et leurs faiblesses. Mais il espรจre toujours, et il fortifie son espรฉrance par la priรจre et la pรฉnitence, car il veut les amener ร la perfection.
ย ย ย ย ย ย Mais les champs sont ouverts. Ce ne sont pas des jardins bien clos, entourรฉs de murailles, dont le maรฎtre est le seul propriรฉtaire et oรน il est seul ร pouvoir entrer. Ils sont ouverts, placรฉs au milieu du monde, dans le monde. Tous peuvent sโen approcher, tous peuvent y pรฉnรฉtrer. Tous et tout. Ahย ! Il nโy a pas que de lโivraie comme mauvaise semenceย ! Lโivraie, ce pourrait รชtre le symbole de la lรฉgรจretรฉ amรจre de lโesprit du monde. Mais voilร que, jetรฉes par lโennemi, toutes les autres semences y germentย : voici les orties, le chiendent, la cuscute, le liseron, voici enfin la ciguรซ et les herbes toxiques. Pourquoiย ? Pourquoiย ? De quoi sโagit-ilย ?
ย ย ย ย ย ย Les orties, ce sont les esprits piquants, indomptables, qui blessent par surabondance de venin et causent tant de dรฉsagrรฉment. Le chiendent, ce sont les parasites qui รฉpuisent le maรฎtre et qui ne savent que ramper et sucer, profitant de son travail et faisant du tort aux personnes de bonne volontรฉ qui tireraient vraiment davantage de fruit si le maรฎtre nโรฉtait pas troublรฉ et dรฉrangรฉ par les soins quโexige le chiendent.
Le liseron inerte, ce sont ceux qui ne sโรฉlรจvent de terre quโen profitant des autres. Les cuscutes, ce sont ceux qui causent du tourment sur le chemin dรฉjร pรฉnible du maรฎtre et pour les disciples fidรจles qui le suivent. Ils sโaccrochent, sโenfoncent, dรฉchirent, griffent, crรฉent mรฉfiance et souffrance.
ย Quant aux herbes toxiques, ce sont les disciples criminels, ceux qui en arrivent ร trahir et ร รฉteindre la vie comme la ciguรซ et les autres plantes vรฉnรฉneuses. Avez-vous dรฉjร vu comme elles sont belles, avec leurs petites fleurs qui deviennent autant de petites boules blanches, rouges, bleu-violetย ? Qui pourrait croire que cette corolle รฉtoilรฉe, blanche ou ร peine rosรฉe, avec son petit cลur dโor, qui pourrait croire que ces coraux multicolores si semblables aux autres baies qui font les dรฉlices des oiseaux et des enfants peuvent, une fois arrivรฉs ร maturitรฉ, donner la mortย ? Personne. Et les innocents se font piรฉger. Ils les croient bons comme eux-mรชmesโฆ ils les cueillent et en meurent.
ย ย ย ย ย ย Les bons croient les autres aussi bons quโeux-mรชmesย ! Ah, quelle vรฉritรฉ qui รฉlรจve le maรฎtre et condamne celui qui le trahitย ! Commentย ? La bontรฉ ne dรฉsarme-t-elle pasย ? Ne rend-elle pas inoffensif lโhomme malveillantย ? Non. Elle ne le rend pas tel, car lโhomme tombรฉ, devenu la proie de lโEnnemi, est insensible ร tout ce qui est supรฉrieur. A ses yeux, tout ce qui est supรฉrieur change dโaspect. La bontรฉ devient une faiblesse quโil est permis de fouler aux pieds et qui exacerbe sa malveillance comme, chez un fauve, la volontรฉ dโรฉgorger est exacerbรฉe par lโodeur du sang. Le maรฎtre lui-mรชme est toujours un innocentโฆ et il laisse le traรฎtre lโempoisonner car il ne veut et ne peut laisser penser aux autres quโun homme puisse รชtre le meurtrier dโun innocent.
ย ย ย ย ย ย Les ennemis viennent chez les disciples, ces champs du Maรฎtre. Ils sont trรจs nombreux. Le premier, cโest Satan. Les autres, ses serviteurs, ร savoir les hommes, les passions, le monde et la chair. Pour eux, le disciple le plus facile ร atteindre est celui qui ne reste pas tout prรจs du Maรฎtre, mais qui se tient ร mi-chemin entre le Maรฎtre et le monde. Il ne sait pas et ne veut pas se sรฉparer de ce qui est jouissance, pour รชtre tout entier ร celui qui lโamรจne ร Dieu. Les dรฉmons rรฉpandent sur lui leurs semencesย : lโor, la puissance, la femme, lโorgueil, la peur dโรชtre mal jugรฉ par le monde, lโesprit dโarrivisme. โย Les grands sont les plus forts. Je les sers pour mโen faire des amis.ย โ Cโest ainsi quโon devient criminel et quโon se damne pour ces misรฉrables vanitรฉsโฆ
ย ย ย ย ย ย Pourquoi le Maรฎtre, qui voit lโimperfection de son disciple, mรชme sโil ne veut pas se rendre ร la pensรฉeย : โย Celui-ci me donnera la mortย โ, ne le renvoie-t-il pas immรฉdiatement de sa suiteย ? Cโest ce que vous vous demandez.
ย ย ย ย ย ย Parce quโil est inutile de le faire. Sโil le faisait, cela ne lโempรชcherait pas de lโavoir pour ennemi, doublement ennemi et dโautant plus acharnรฉ, ร cause de la rage ou de la douleur dโรชtre dรฉcouvert ou dโรชtre chassรฉ. La douleur, oui, car parfois le disciple ne se rend pas compte quโil est mauvais. Lโลuvre du dรฉmon est tellement subtile quโil ne le remarque pas. Il devient un dรฉmon sans soupรงonner quโil subit cette transformation. La rage aussi, ouiย : il enrage dโรชtre connu pour ce quโil est quand il est conscient de lโลuvre en lui de Satan et de ses adeptes, autrement dit de ceux qui profitent des faiblesses du faible pour lui faire supprimer le saint qui les offense, quand ils comparent sa bontรฉ ร leur propre noirceur.
ย ย ย ย ย ย Quant au saint, il prie et sโabandonne ร Dieu. โย Que soit fait ce que tu permets quโil se fasseย โ, dit-il. Il ajoute seulement cette rรฉserveย : โย pourvu que cela serve ร tes fins.ย โ Le saint sait que lโheure viendra oรน la mauvaise ivraie sera sรฉparรฉe de sa moisson. Par quiย ? Par Dieu lui-mรชme, qui ne permet pas que lโon sโoppose, plus quโil nโest utile, au triomphe de sa volontรฉ dโamour.
ย ย ย ย ย ย ย Mais si tu admets que les coupables sont toujours Satan et ses adeptesโฆ il me semble que la responsabilitรฉ du disciple en est amoindrie, objecte Matthieu.
ย ย ย ย ย ย Ne pense pas cela. Si le Mal existe, le Bien existe aussi, et lโhomme a la facultรฉ de discerner, donc la libertรฉ de choisir.
ย ย ย ย ย ย Tu dis que Dieu ne permet pas que lโon sโoppose, plus quโil nโest utile, au triomphe de sa volontรฉ dโamour. Donc cette erreur elle-mรชme est utile, sโil la permet, et elle sert au triomphe de la volontรฉ divine, ajoute Judas.
ย ย ย ย ย ย Et tu en dรฉduis, comme Matthieu, que cela justifie le crime du disciple. Dieu avait crรฉรฉ le lion sans fรฉrocitรฉ et le serpent sans venin. Maintenant, lโun est fรฉroce, lโautre est venimeux. Mais Dieu les a sรฉparรฉs de lโhomme pour cette raison. Mรฉdite lร -dessus et fais-en lโapplication.
nos derniรจres vidรฉos